La venue de Louis de la Marche

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Le matin était brumeux. Louis avait galopé une petite heure et voyait à présent les premières fortifications de la citadelle de l’ordre du lac d’amour. Il releva alors sa lance pour y installer sa bannière aux couleurs de Tossiat, puis d’un coup d’étrier il fila vers la herse. Là, il sorti son cors et sonna, annonçant ainsi sa venu d’un long bruit grave et uniforme.

Le jeune porte parole de Savoie était vétu d’une côte de maille et d’une tunique rouge en par-dessus. Il ne savait qui allait l’attendre à la herse, un visage connue espérait-il…

Un garde au visage pathibulaire sortit du poste près de la herse :

Bonjour Messire, qui dois je annoncer ?

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Louis regarda le garde dans les yeux et dit.

Paix à toi l'ami, fait donc annoncer le seigneur de Tossiat à tes maîtres, je doit m'entretenir avec l'un d'eux. Et appel donc un palfrenier qu'ils s'occupe de ma monture...

Louis déscendit de cheval d'un bon

Depuis une meurtrière de la Tour des Escuyers, Grandgousier observait avec intérêt la porte d'entrée de la forteresse. Il y voyait le garde de faction plié en deux alors qu'il saluait le visiteur, mais ne voyait point ledict visiteur.

- Foutrebleu, que faisoit doncques cestuy maudict garde de malheur ainsi courbé ? Estoit-il doncques en train de caguer une brenne d'aurochs ?

N'y tenant plus, le Yennois Vert mit pied à terre (il était sur sa couche) et sortit de la bâtisse réservée aux escuyers, bien décidé à redresser le soldat sans doute fatigué par les oreilles ou par toute autre partie proéminente de son anatomie qui lui tomberait sous la main. Mais à peine eut-il la porte d'entrée en enfilade qu'il se figea, interdit.

- Aaaarh, foutrediable ! Un visiteur ! Garde à la gomme, je croyois que tu voulois vider la tienne tripaille, poinct accueillir noble visiteur ! Mais... mais... c'estoit le jeune seigneur Louis, ou bien je ne suis qu'un vil maraud ! Que nous valoit doncques l'honneur d'une visite de la Voix de la Savoy ?

Il s'approcha alors des deux hommes, signala au garde d'un coup de coude appuyé dans le gaster qu'il prenait le visiteur en charge et s'inclina devant le jeune noble.

- La bienvenue, m'seigneur Louis... C'est grand malheur que vous arrivyez là en cesteulx jours sombres ! Une terrible épidémie frappoit depuys peu les habitants de ceste forteresse, je crains de vous laisser entrer, de peur que vous n'en deveniez vous-aussy victime... Il me sembloit cependant avoir aperçu le chevalier Bourbier dans la salle d'armes. Il estoit membre du Chapitre et sembloit avoir jusqu'alors été épargné par le fléau, tout comme vostre serviteur cy-devant vous. Voulez-vous que je l'aille quérir ?

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Louis commençait à désespérer. Point de palefrenier et le grand gaillard de garde ne parlait plus et voulais surement manger ses tripes… Bref il n’était sorti de l’auberge le pauvre Louis. C’est alors que l’improbable se produisit. En effet, le grandgousier fit son apparition à la herse, il resta bloquer quelques secondes en sortant une tirade qui lui était propre. Puis il libéra le garde de faction et enchaina après une révérence.

La bienvenue, m'seigneur Louis... C'est grand malheur que vous arrivyez là en cesteulx jours sombres ! Une terrible épidémie frappoit depuys peu les habitants de ceste forteresse, je crains de vous laisser entrer, de peur que vous n'en deveniez vous-aussy victime... Il me sembloit cependant avoir aperçu le chevalier Bourbier dans la salle d'armes. Il estoit membre du Chapitre et sembloit avoir jusqu'alors été épargné par le fléau, tout comme vostre serviteur cy-devant vous. Voulez-vous que je l'aille quérir ?

Louis fut étonné et fort attrister d’apprendre le marasme du plus grand ordre de Savoie. Il lui fallait néanmoins parler à l’un de ses représentants. Il sourit au grandgousier qui il espérait deviendrai un jours son ami…

Paix à toi l’ami, je suis surpris de te voir en ces lieux, mais je suis heureux de voir qu’un homme de ta valeur sert l’ordre du lac. Je suis également peiné d’apprendre qu’une épidémie frappe actuellement vostre citadelle, mais j’espère que la vie y reviendra bientôt.

Effectivement, je dois parler de toute urgence à l’un de vos responsables, j’ai une requête à faire. Peut être auriez-vous de quoi me sustenté et étanché ma soif également ?

Le bruit du cor l'avait intrigué. Samo se dirigeait donc maintenant vers la cour d'entrée. Enfin un peu d'action qu'il faudrait remettre le plus rapidement possible en ces lieux... Il vit émerger d'un couloir son escuyer Grandgousier, qui fonça vers l'entrée. Intrigué, le Grand-maitre continua, et sorti à son tour dans la cour.

Arrivé là, il apperçu Grandgousier, en discussion avec Louis1er, porte-parole du conseil. Surpris de cette visite, il s'approcha.

Bonjour messire de Tossiat. Bienvenue en ces murs. Qu'est-ce qui vous amène céans?

L'apparition quasi-miraculeuse du Grand Maîstre derrière lui fit que le Grandgousier se sentît soudain tout cagueux dans ses chausses... Le contact était établi, les deux nobles allaient pouvoir se parler de hautes-affaires.

Grandgousier se retira sur la pointe des pieds, aussi discrètement que sa grande carcasse le lui permettait. Il jeta au passage un regard assassin au garde qui se bidonnait de le voir ainsi attrapé à son tour...

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Louis n’eu même pas le temps de répondre qu’il vit son excellence Samo en personne arriver, celui-ci fut sans doute intrigué par le bruit et l’animation naissante. Louis frappa son point droit contre son coeur en signe de salut.

Le grandgousier s’éclipsa discrètement à l’arrivé de son Maistre. Louis ne put retire un sourire à celui qui avait prit et qui se faisait prendre. Il espérait quand même en son fort intérieur avoir une discussion privé avec l’homme. Le grand maitre prit alors la parole. Louis répondit alors.

Vostre excellence, j’ai de nombreux point à aborder avec vous. Où pouvons nous en discuter ?

Le Sénéchal arriva derrière et après avoir salué le visiteur proposa de se diriger vers un salon tranquille :

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Louis suivit l'homme.