[RP] L'Aube du renouveau ?

Le Valdôtain était de retour, une fois de plus. Une fois de plus le temps lui était compté. Une fois de plus de sombres nouvelles l’accompagnaient. Mais avec elle l’espoir aussi, étreint dans un gant d’acier, infime mais vivace, fou mais pas impossible. Au fond d’un ravin bordant la route, prisonnier des ronces, cercler de rocs affûtés, otage d’un dédale minéral, il l’avait retrouvé. Sa cape en lambeau et son visage lacéré. Il l’avait retrouvé.
Le pendentif, objet précieux, lueur d’espérance, n’avait depuis plus quitté le creux de sa main. Le long collier qui y était accroché battait la cadence de son tintement aigu en frappant le garde bras, il psalmodiait l’appel de la bataille et demain peut-être, chanteraient avec lui cors et tambours au son de leurs notes guerrières.

Le soleil couchant drapait le castel d’une robe de pourpre et d’or chatoyants. Les herses étaient cette fois levées et à l’entrée la garde, le port droit, observait le cavalier approcher. A vingt pas, et avant que les hommes en faction ne lui intime de décliner, le duc déploya sa cape déchirée dévoilant les armoiries frappant son plastron, des armes connues ici.

Fortitudo Eius Rhodium Tenuit ! Je suis Teseo di Valendra, chevalier en cet ordre.

Son menton se porta en direction du premier homme.

Toi ! Va trouver le Grand Maître et dis lui que le duc d’Aoste doit l’entretenir dans les meilleurs délais.
Va ! Et fais vite !

Invité

Zefloz travaillait dans son bureau lorsqu'un garde vint lui rendre rapport d'activité devant la forteresse.
Le Sénateur invita donc le soldat à donner un rapport précis se qu'il fit avec clarté. Zefloz était donc informé que le duc d'’Aoste était arrivé.

Le Sénateur congédia le garde, se leva de son siège passa devant son bureau et sortit direction la cour.

Le Sénateur avançait bon train le fourreau de son épée bâtant l'arrière de ses jambes. Enfin il arriva devant la herse où les soldats s'étaient reculer afin de laisser place.

Zefloz s'approcha alors.

Bien le Bon jour vostre Grâce Thenestohs, quel bonheur de vous voir icy lieu.
Que puis-je pour vous ?

Quelques minutes s’étaient égrainées depuis que l’homme d’arme s’en était allé au pas de course lorsque les gardiens de la porte s’écartèrent. Par l’embrasure humaine apparue un visage familier, celui du seigneur de Lornay. Toujours en selle le duc inclina légèrement le chef à l’attention de son hôte.

Seigneur, le plaisir est partagé.
Malheureusement je le crains aussi le temps compté. Il me faut rencontrer le seigneur d’Excenevex et le chapitre.

Du haut de la tour de guet où il passait son temps à sculpter dans sa tête les nuages traversant le ciel, Grandgousier ne perdit rien de l'arrivée du Duc d'Aoste. Il avait coustume d'ainsi tuer le temps pour passer plus vite ces interminables heures à guetter un ennemi qui n'était sans doute même pas encore né. Mais ce jour s'annonçait une visite qui allait peut-être briser l'ordinaire.

Le Duc Tenestohs était une légende, même au fond de la campagne ou le Yennois avait grandi. Ayant été élevé dans une "taverne", il était encore imprégné des exploits romancés de ces ducs et chevaliers du glorieux passé du Duché. Mais le temps faisant son ouvrage, les légendes se changeaient doucement en légendes oubliées. Toutefois celle du fondateur de l'Universitas prenait ce jour d'hui la tournure d'une légende vivante. Et ce n'était pas pour déplaire au grand gaillard rabatteur de sangliers...

Il changea de côté du rempart pour avoir un point de vue sur la cour intérieure et se cala confortablement entre deux créneaux pour observer la suite de la geste du vieux lion d'Aoste.

Alors qu'il travaillait à la cérémonie d'adoubement, dans son bureau, Samo entendit grogner à la porte. Concentrer sur son travail il lâcha seulement

Entrez...

Et le garde n'attendit pas plus. Il se présenta devant lui et annonça la nouvelle de l'arrivée du Duc d'Aoste. Samo leva les yeux afin de confirmer les dires du garde, que son ouïe n'avait pas quelques défauts, puis attrapa vivement son épée accrochée au dossier du siège, et sorti en trombe dans le couloir, laissant à peine au garde le temps de s'écarter de la porte.

Allant dans les couloirs terminant d'attacher à sa taille son arme, il atteignit rapidement la porte de la cour d'entrée. Le Duc d'Aoste se tenait toujours en selle dans la cour. Il fit un bref et vif signe à un palefrenier puis lui désigna la monture du fondateur de l'Ordre. Il s'approcha et s'inclina devant Thenestohs.

Bonjour Messire le Duc d'Aoste! Je suis fort aise de vous accueillir céans aujourd'hui. Laisserez vous ce palefrenier s'occuper de vostre monture pendant que nous allons discuter de ce qui vous amène parmi nous?

Au fond de l’étroite cour d’entrée jaillit le seigneur d’Excenevex. Malgré son allure preste il conservait une démarche mesurée, le jeune chevalier que le duc connu auparavant avait été façonné par le temps et sa haute responsabilité, son visage était plus neutre, son œil plus perçant. D’un geste souverain il avait ordonné et été obéit, si la charge pouvait transformer un homme, assurément elle avait habilement mené son oeuvre.

Seigneur redressez-vous, vous êtes seul maître en ces lieux où je ne suis que chevalier, au mieux un frère, sinon un subordonné.

L’Aostois descendit de monture à l’invitation du grand maître et tendit les rennes de sa main gauche au palefrenier approchant. Dans sa main droit qu’il leva avant de l’ouvrir se trouvait le pendentif de l’ordre.

J’avais, seigneur, égaré ceci toutefois le sort a voulu qu’il revienne en ma possession, ainsi, je reviens à vous.

Il se tourna vers le seigneur de Lornay qui s’était effacé à l’arrivée du grand maître Samo, et s’adressa de nouveau à lui.

Seigneur, je n’ai pas omis votre requête et je veillerai à y apporter réponse ce jour.

Puis revenant au seigneur d’Excenevex il reprit.

Grand Maître, les nouvelles qui m’amènent ne sont pas des meilleures mais d’un mal peut sortir un grand bien, voilà la raison de ma visite. A présent si nous pouvons nous retirer dans un lieu plus adapté, je vous entretiendrai, vous et le Sénéchal si vous l’autorisez, de la matière qui m’amène.

Samo se redressa, à la demande du Duc, et sourit. Il ne répliqua pas, mais songea pour lui même, que même s'il était le Grand-Maitre, il garderai un immense respect pour Thenestohs, qu'il avait servit comme écuyer, qui l'avait accepté dans l'ordre et qui en avait fait tant de choses. Thenestohs exprima le désir de discuter en privé. Samo hocha la tête

Le chapitre peut-il être tenu au courant? Ou bien est-il préférable que non?

Il le sera très certainement en temps opportun mais si vous n'y voyez d'opposition, entendez d'abord ce qu'il me faut vous dire et vous jugerez par vous-même.

Invité

Zefloz sourit aux propos de Thenestohs.
Il était très content que le duc d’Aoste avait retenu sa demande.

Samo s'inquiétait maintenant, la nouvelle semblait des plus graves. Il entra à l'intérieur s'assurant que Thenestohs le suivait.

Allons jusqu'à mon bureau.

Il pointa un garde

File vite chercher le Sénéchal, et dit lui que le Duc d'Aoste et moi-même somme dans mon bureau.

https://annonciade.probb.fr/coin-des-hautes-affaires-f60/visite-du-duc-d-aoste-t560.htm#7974

Dès que le grand maître se mit en marche, le duc lui emboîta le pas et, rapidement, de la coursive d’entrée, les deux hommes s’éclipsèrent. Ils déambulèrent ainsi, dans un silence que seul rompait le tambourinement véloce de leurs bottes sur le sol, à travers corridors et escaliers. Enfin, ils parvinrent devant une large porte aux battants ferrés de clous épais et ouvragés, le grand maître écarta ceux-ci et les deux chevaliers, sans plus de cérémonie, pénétrèrent en le bureau.