[RP] Morne journée sur Thénières

Le jour n’était pas encore tout à fait là. Les premières lueurs, timides et fragiles, s’invitaient à l’Est. Elles finiraient par avoir raison du tissu ténébreux d’ici une heure tout au plus. Le duc devait se mettre en route. Tirant une dernière bouffée sur sa pipe après avoir ingurgité un léger petit déjeuner, il tapa celle-ci dans l’encaissement de la cheminée pour en vider le foyer. C’était la seule chambre de l’établissement à en posséder une, le patron avait insisté pour que le duc la prenne, ce dernier bien que ne comprenant guère l’avantage de posséder une cheminée en cette saison n’avait pas souhaité offenser son hôte et avait accepté la chambre malgré sa taille démesurée pour sa seule personne.
Le Lion n’avait jamais pris goût aux fastes et excès des cours impériales, les vagabondages, simples et sauvages, lui manquaient mais l’âge se rappelait à lui. La réalité aussi alors qu’il descendait les escaliers menant à la grande salle de l’auberge, une marche au nez brisé manqua de le faire trébucher. Le patron qui s’affairait à descendre les tabourets des tables massives accouru tout suant à l’instant, jurant et pestant contre ses oublis de faire réparer la marche défigurée. Le duc le rassura d’un geste de la main et arrivant en bas du dangereux édifice déposa une aumônière cliquetante d’écus dans la main potelée de l’homme. Sans prêter attention aux courbettes et remerciements le duc sortit de l’établissement et rejoint les écuries. Il y trouva sa monture, un palefrenier l’avait déjà sellée, elle avait été brossée et ses sabots décrottés.
Quelques instants plus tard passant la porte cochère le Lion s’engouffra dans les brumes matinales qui planaient ça et là à travers les rues de Hermance, exhalaisons nébuleuses du lac Léman. De ce labyrinthe vaporeux le duc finit par sortir en entamant son ascension sur les premières hauteurs.

Les détours du sentier montueux avaient quelque chose de familier, de nostalgique aurait certainement été plus juste. Le temps s’était égrené depuis que la monture du duc avait pour la dernière fois foulé les contreforts de Thénières. Au loin se dessinaient enfin dans toute leur lactescente austérité les hauts pans du castel. Une brise aussi légère que soudaine vint caresser le visage du Lion et glisser en son esprit quelques antiques souvenirs. Se laissant ballotter au gré de ces lointaines chroniques le duc fit avaler à sa monture les derniers empans les séparant de la barbacane.

La grande arche de pierre avait sa herse descendue, chose peu commune s’il s’en fiait à sa mémoire. Cette vision rappela au vieux chevalier l’objet de sa visite, les portes étaient closes et la grille en berne. La blancheur des murs n’irradiait pas aujourd’hui la pureté de la cause défendue en ces lieux, les pierres avaient pris une teinte blafarde, rappel funeste du deuil qui frappait l’ordre. Ô certes le Lion n’avait jamais été un ami proche de celui qui désormais n’était plus non mais il l’avait suffisamment côtoyé pour l’estimer hautement. Par sa visite après tant de mois de retraite il espérait rendre hommage, à son humble mesure, à l’homme dont seul l’entêtement aurait pu concurrencer l’inaltérable sens de l’honneur.

A la grisaille devraient succéder des jours plus cléments et à ce matin de mort un renouveau songea le duc mais Dieu que l’air était pesant, quelle morne journée sur Thénières.

Nulle âme n’était visible depuis le devant du corps de garde, le duc enclin à se reposer quelques instants posa pied à terre. Se laissant aller à mettre un pas derrière l’autre, le Lion prit quête, monture tenue par la bride, de se dégourdir les pattes. Il ne se permit point de s’éloigner ne souhaitant pas manquer le moindre signe de vie par delà les larges remparts aussi déambula-t-il à proximité des portes du castel.

Une heure passa.

D’un regard circulaire lancé autour de lui le duc repéra une grosse pierre lissée par les âges et les intempéries qu’elle avait du essuyer. Elle serait une banquette suffisamment confortable étant données les circonstances, il prit donc quête d’y aller s’asseoir. Le temps s’égrena encore, plus lentement cette fois.

Une heure passa.

Le soleil était à présent haut dans le ciel, midi approchait certainement déjà. Pourtant autour de la barbacane rien n’avait bougé.
Il était fort curieux qu’ainsi ce corps de garde soit laissé sans surveillance. S’il n’avait lui-même fondé cet ordre et cherché occasionnellement à en prendre nouvelles malgré son état de retraite, il en aurait vraisemblablement conclu que ce dernier avait déménagé ou tout simplement disparu.
Peut-être tous avaient été conviés en la chapelle assistant à quelque office en l’honneur du grand maître défunt.
Perdu dans ces songes le duc prêta un peu moins attention au temps qui n’en continuait pas moins de filer.

Une heure passa.

Des spéculations quant à l’objet de cette désolation, l’esprit du Lion en était venu à la raison de sa visite. Il avait au ban de Savoie, haute assemblée de la noblesse, réclamé qu’honneurs soient rendus à feu le Vicomte de Rumilly. Le souhait qu’il avait émis était que l’ordre du Lac d’Amour soit convié dans son entier au sein de la Cour afin qu’y soit célébrée l’entrée d’XSeb au Panthéon. Il avait abandonné ses obligations présentes pour en informer en personne les membres de l’ordre et voilà qu’il était là, seul, à quelques distances seulement, coincé devant une herse fermée depuis Dieu seul savait désormais combien de temps.

Et là encore, une heure passa.

Las de cette mauvaise plaisanterie, las de ce manque de discipline même en jour de deuil, le duc vint à se poser d’autres questions. Il n’avait pas bougé de sa pierre et sous le soleil de mi après midi il commençait à cuire sérieusement en son armure. Sa patience, elle aussi avait flambée comme paille sous le brasier.
Peut-être s’était-il trop longtemps absenté après tout, peut-être le temps avait-il eu raison des actes, peut-être son absence à lui avait-elle eu raison de la grandeur de l’ordre. C’est ce qu’on soufflait dans bien des lieux et que le duc avait toujours fermement nié mais ses convictions s’effritaient un peu plus chaque seconde. Ces dernières comme la plus petite cognée allaient par leurs assauts répétés abattre l’arbre séculaire qu’était la foi du duc en l’ordre.

La dernière heure passa.

A quoi bon patienter plus songea le duc, les portes n’étaient certainement pas restées closes par hasard et à dire vrai il préférait ne pas en connaître les raisons. Le temps était trop précieux pour qu’il le gaspille à quelque vaine entreprise, qu’elle lui tienne, ou lui ait si longtemps tenu, à cœur. Il n’était nul besoin de confirmation, le message était entendu.
Devant cette manifestation d’esprit chevaleresque le Lion regagna ses étriers et sans faire volte face, se remit en route, le collier aux lacs d’amour pendant à son cou depuis si longtemps allant trouver un fond de ravin.

La mine grise, un cavalier faisait jouer toute sa maitrise equestre afin de faire avaler à sa monture les quelques lieus qui le séparer de l'homme qu'il recherchait.

Apercevant au loin ce qui semblait être les couleurs de Maitre Thenesthos, il eperonna violament son cheval, maudissant le garde abruti de zele monomorphe qui avait laissé perdre son temps et son humeur au créateur de l'ordre.

La distance se réduisait et il espérait que le Maitre pardonnerait.

Les débats au sein du château venait de se terminer, et en sortant, Samo était plutôt abattu par les tristes nouvelles qui pleuvaient. Maintenant il avait la lourde charge de l'ordre.

Premier faux pas, il réalisa que les gardes avaient profiter de leurs discussions pour piquer un somme... Il grogna et se mit en quête de ces mollasson. Il aperçu Bourbier sortir en trombe des écuries. Il assena un coup de pied dans les côtes du garde qu'il venait de trouver et l'envoya à la herse, et pris à son tour son cheval afin de suivre Bourbier, à qui il n'avait pas pu parler en sortant.

Au bout d'un moment Bourbier accéléra encore. Samo accéléra à son tour, se demandant quelle mouche piquait Bourbier...

Connétable Nombre de messages : 208 Date d'inscription : 29/12/2006

Fusco sorti de la salle d'entrainement, et vit Samo et Bourbier, chacun sur leur cheval, allant a toute allure vers l'entrée.

En jetant un œil vers celle-ci il aperçu un chevalier. Il décida donc de prendre son cheval et de suivre ses deux frères.

Invité

Zefloz sortit prendre l'air quand il vit un cavalier suivit de Samo, Bourbier et Fusco.
Il décida de suivre ce beau monde.

Invité

Hyro venais de sortir de la salle d’entraînement avec Al, lorsqu’il vit passer au grand galop pas mois que sir Samo, sir Bourbier, maître Fusco et sir Zelfloz, tous les quatre à la poursuite d’un d’autre cavalier qui avais déjà pris une bonne avance.

Hyro s’approcha alors de la grille du château et jeta un œil à l’intérieur du poste de garde, comme à son habitude le garde cuver son vin écrouler sur une paillasse.

Hyro entra et frappa du pied le cadre en bois de la paillasse

Holà ivrogne réveille toi, qu’a du donc encore fait, soul du matin au soir c’est une honte, on devrais te jeter au cachot avec du pain sec et l’eau.

L’homme sorti de son sommeil a demi conscient

Citation :: Hic…je sais…hic pas…je me suis…hic…reposée….hic…quelque…hic….minuuuutttteees…hic

Le garde sombra a nouveau dans l’inconscient.

Bougre d’animal va ! Des que sir Samo sera de retrouve je lui parlerai de ton cas

Hyro sortie et claqua violemment la porte